Alma Cranach

Alma Cranach dans l'univers d'Invictus se fait connaître par la communauté
scientifique par des conférences qu'elle mène autour de la théorie de réalités
multiples. Si l'idée source n'est pas neuve, la façon dont elle se l'approprie
fait débat. D'autant plus qu'elle y mêle des domaines autres que les sciences
notamment des Arts.
Bien qu'elle reçoive beaucoup de regards en coin de la plupart, cette théorie
intéresse un petit groupe de chercheuses et chercheurs qui se joindront à elle.
Son cycle de conférences pourtant fut assez bref par désapprobation générale
Outre que d'avoir pu rassembler une équipe réduite mais passionnée, Alma avait
sans le savoir piqué l'intérêt d'un groupe bien plus important.
L'EONS, spécifiquement le département des potentialités ('pataphysique)
Elle recevra par leur biais des financements afin d'expérimenter autour de sa
théorie et ce de manière plus concrète.
L'EONS restera cependant dans l'ombre et ne révèlera pas de prime abord son
existence.
Pourtant l'observatoire ira jusqu'à lui fournir des documents occultés pour lui
permettre de continuer à avancer lorsque son équipe rencontre un obstacle.
Tout en observant leurs développements avec intérêt.
Ce choix de ne pas se révéler, et de ne pas mener l'expérience d'eux même
est lié à plusieurs facteurs.
Tout d'abord, leur existence doit rester secrète et le protocole enjoint à ne
pas se révéler à elle avant période d'observation.
De plus, les expériences qu'elle mène ont à certaines similitudes déjà été
menées au sein de l'observatoire, sans de grands résultats, aussi cela ne vaut
pas la peine de l'engager simplement pour ce sujet.
Pourtant, les points qu'elle soulève et les expériences qu'elle mène juste avant
la décision de financement intriguent puisque très similaires à ce qui fut
recherché dans le plus grand secret, tout en réussissant à pousser plus loin
encore.
Le dernier point est qu'après recherches, elle semble être la fille d'une
éminente membre de l'observatoire qui disparut dans d'obscures conditions
et que tout le monde croyait morte.
Aucune décision n'est prise avant ample observation et recherches.


Un jour cependant, Alma et son équipe ont passé la nuit à tester un appareil
de leur conception, censé leur permettre d'étudier les fluctuations de la trame
en zone. Car les fluctuations en point sont intéressantes pour discuter de la
tangibilité de la théorie, mais pas tant pour la visualiser.
L'appareil resté de marbre toute la soirée et la nuit, tout le monde est rentré
chez soi, à l'exception d'Alma et de *X* membres de son équipe.
Alors que tout le monde replié boutique, l'équipement se met soudainement en
activité. Branle bas de combat, chacun son poste, les mesures sont sensées et
l'excitation est générale.
Ceci jusqu'à ce que les relevés soient brouillés par ce qui semble être un objet
se déplaçant dans le champ observé.
Pourtant rien n'a changé, et personne n'a pénétré sur la zone de relevés.
Sous le coup de l'excitation et déterminée à en apprendre plus, Alma s'élance
un des appareils de mesure en point à la main, afin de prendre plus de mesures
sur place.
Ce ne sont que des appareils de mesure et le tout est sécurisé afin de pouvoir
s'y déplacer sans soucis, aussi, à aucun instant elle ne ressent un quelconque
danger.
En s'approchant de l'objet cependant, les capteurs s'affolent et alors qu'elle
demande aux autres membres de l'équipe de la guider vers sa cible, celle ci
semble s'approcher d'elle aussi.
De sorte que, arrivant au centre de la zone, lorsque Alma et l'objet se rencontrent
les relevés ne sont plus lisibles, et ceux d'Alma ne font pas plus de sens.


Elle n'a le temps que d'essayer de faire sens de ce qu'il se passe, avant que
les capteurs ne se mettent à émettre une lumière éblouissante.
Alors que plus rien n'est visible dans le champ ni de l'extérieur ni de
À l'intérieur, Alma se retrouve face à elle comme à un miroir perplexe et sonnée.
Elle approche sa main de son reflet, lequel semble faire de même, si ce n'est
que celle ci ne le fait pas en miroir mais en opposition.
Leur perplexité va grandissante jusqu'à ce qu'elles se touchent.
La suite, elle ne saura pas le décrire, ce qui se rapprocherait le plus de ce
qui se vécut cependant, c'est qu'en se tenant les mains et se regardant dans les
yeux elle prit conscience que cet autre elle était autre et elle à la fois,
et qu'elle y vécut une autre vie.


L'instant d'après les capteurs grillent dans un flash encore plus puissant
et les plombs sautent, laissant toute l'équipe dans l'obscurité, éblouis.




Une fois l'incident résolu, le matériel était cependant inutilisable.
Pourtant, loin d'être découragée, Alma fut prise d'un élan nouveau, on essaya de
reproduire la situation de manière plus contrôlée et sur un plus petit espace.
Les coûts de remplacement du matériel étant absolument astronomiques.
Mais une fois encore, les relevés restent neutres.


Alma avait perçu une autre elle pourtant, une elle qui avait conçu une autre
installation, similaire en certains points et pourtant différente en d'autres.
S'installe le doute de ce qu'elle avait vécu et qui n'avait pu être relevé.


Un soir dans sa maison d'enfance, au coeur de l'ordinateur mainframe de sa mère,
où elle se rendait lorsqu'elle se sentait perdue ou pour se recueillir,
elle eut une idée.
Lors de la reconstruction et des essais de comprendre l'événement, il devenait
évident que la situation était trop complexe à recréer. Si les installations de
ces deux Alma avaient pu se connecter et échanger, ce devait être un pur hasard.
L'autre Alma expérimentait de ce dont elle avait cru se souvenir, sur les mêmes
fluctuations mais en essayant d'en provoquer.
Les deux installations avaient dû être disposées parfaitement et synchronisées.
Les chances que cela se reproduise par chance sont quasi inexistantes.
Encore s'il n'y avait qu'un couple de pièces à connecter cela se pourrait,
mais le nombre de capteurs était bien trop important.
C'est alors que l'idée fait son chemin.
Elles n'avaient pas besoin de toute cette zone pour communiquer, pas besoin
d'ouvrir à nouveau une brèche instable.
Elle n'avait peut-être même pas besoin d'ouvrir quoi que ce soit.
Il lui fallait juste tendre un câble et espérer que l'autre s'en saisisse.
Ce n'était pas la meilleure métaphore mais une lueur d'espoir illuminait son
visage maintenant. Lueur ! Elle pouvait essayer de communiquer !
Il fallait juste attirer l'attention d'un capteur de l'autre côté.


Alma était maintenant en train de trépigner, elle ne voulait pas attendre.
Elle ne pouvait pas !
Elle assembla à partir d'un capteur et de ce qui servirait d'émetteur et qu'elle
avait reproduit de ceux l'autre elle, un appareil qui faisait affront à toutes
les avancées qu'elle avait pu faire.
un interrupteur pour l'émetteur et un oscilloscope pour le capteur.
Un alphabet morse sur son écran, une feuille et de quoi écrire.
Elle commença à frapper l'interrupteur.


Pendant un moment elle garda espoir, et continua tard dans la nuit.
Jusqu'à ce que naisse à nouveau le doute.
Elle n'avait aucune idée de si son autre elle devait être exactement au même
endroit pour que cela fonctionne, ni même si elle était attentive à cela.
Elle n'était même plus sûre de rien. Les souvenirs qu'elle avait entrevus
s'étaient estompés avec le temps, et cela ne semblait plus que comme un rêve.
Quand bien même ce n'en fut pas un, c'était sans espoir, la logique voulait que
se soit bien plus complexe, que si d'autres univers existaient, ils évoluent
dans une autre dimension, en tout cas s'ils n'étaient pas figés entre eux
comment pouvait elle espérer envoyer des signaux qui seraient par hasard reçus
par l'autre, le calibrage n'était peut-être même pas bon.
Peut être que cette nuit là les appareils avaient été déréglés d'une trop longue
utilisation.


Elle s'apprêtait à se lever pour reposer son esprit et se coucher,
lorsque l'oscilloscope frémit.
Il captait régulièrement des perturbations alors elle ne s'en ému guère, avant
que la perturbation ne survienne à nouveau, et une autre fois, plus longue !
Son coeur s'emballe, elle bondit sur l'interrupteur, elle déchiffrer ce qui
semblait être une demande de réception. Elle répondait en frémissant.
Alma n'étaient pas particulièrement douée en morse, et cela fut éprouvant,
mais elle parvient à communiquer. Elles échangères d'abord sur l'évènement,
apparemment toutes deux pour en faire sens. Mais le moyen de communication était
pour le moins limité. Aussi très vite, et dans la crainte d'être coupées comme
La dernière fois, elles se mirent d'accord sur un moyen plus ambitieux.
La proximité de leurs existences facilita cette étape, et à la fin d'une nuit
blanche et d'une longue journée, elles avaient mis en place une installation
qui connecte un câble de chacun de leurs ordinateurs mainframe à l'équivalent
de la machine de morse.
De sorte qu'après avoir réglé quelques soucis de compatibilité, les deux étaient
connectés.
Et c'était la sensation la plus grisante, elles peuvent maintenant échanger
par écrit, développer plus facilement leurs idées, un peu comme si elles étaient
correspondantes ou qu'elles échangeaient sur un chat, comme si elles n'étaient
éloignées que par l'espace.


L'entrain fit place à la réalisation grandissante d'à quel point c'était une
découverte tout à fait extraordinaire et dépassant toute entente.
Cette réalisation semblait partagée, de même que ces implications.
Elles n'avaient jamais réfléchi à l'impact que pourrait avoir leurs recherches
si elles venaient à terme.
Elles n'avaient jamais même imaginé arriver à terme, peut-être prouver certaines
choses mais guère plus.
Très vite, une crainte grandissante, ce n'était qu'un moyen de communication
pour le moment, mais elles entrevoient déjà comment ces résultats pourraient
être utilisés, principalement par les militaires, qui s'approprient toutes
avancées.
Alors que cela remettait en question la réalité même, le fait que pays, et
guerres aient un sens, Alma savait que le monde ne changerait pas pour autant,
en tout cas pas en bienveillance.


Pourtant elles avaient oeuvré corps et âmes à atteindre ce point, et elles
voulaient toutes deux partager cette découverte.
Elles devaient trouver une solution, et pourtant elles n'eurent pas à la mettre
en place.


En effet, après s'être résignée au sommeil en espérant que la connexion survive
à la nuit.
Elle fut réveillée par le bruit de la cloche d'entrée.
La méfiance fut sa première compagne, personne ne venait jamais ici, à cette
maison perdue.
Elle prit précautions mais lorsqu'elle ouvrit ne se trouvait devant elle rien
de ce qu'elle aurait pu craindre. Simplement une dame, élégamment habillée,
lui tendant la main en se présentant.
L'EONS avait finalement décidé de se faire connaître d'elle.